Pratique sage-femme et gestion active du 3e stade: le temps d’une mise au point, de critiques et de commentaires

Céline Lemay, SF, PhD

Introduction
Lors d’une formation en urgences obstétricales pour sages-femmes au Québec1 des passages du chapitre sur l’hémorragie du postpartum (HPP) m’ont fortement interpellée. Le texte du manuel fait référence à la revue de Prendiville,2 à la position conjointe de la Confédération Internationale des sages-femmes/Fédération Internationale des gynécologues et obstétriciens (ICM/ FIGO).3 On indique que « la gestion active devait être offerte à toutes les femmes pendant le travail » car c’est une méthode éprouvée de prévention de l’HPP. La justification à l’appui de cette déclaration se trouve aussi dans « la philosophie des sages-femmes qui préconise des choix éclairés ». Il m’apparaît important de faire une mise au point sur le sujet de la gestion active du 3e stade pour les sages-femmes: il s’agira d’abord de faire une mise en contexte de la mortalité et de la morbidité maternelle sévère au Canada, d’évoquer des textes officiels sur la définition et la spécificité des sages-femmes, des connaissances sur la physiologie du 3e stade et de l’apport de recherches récentes sur la gestion active du 3e stade (GA), sans toutefois prétendre à procéder à une revue de littérature systématique sur le sujet. Après avoir fait une relecture critique du concept de choix éclairé et une analyse du discours sur la gestion active, je partagerai les commentaires et les questions que tout cela me pose en tant que sage-femme.

 

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